A l’heure du risque de repli sur soi post-attentat, on ignore souvent que ce symptôme a déjà largement contaminé les bois et la campagne depuis longtemps. Je défie les sceptiques de faire deux boucles de cinq à dix kilomètres autour de chez eux sans être en permanence sur le bitume et sans être stoppés par des barrières affublées de pancartes menaçantes. Alors même que derrière ces barbelés le chemin en parfait état se déroule à perte de vue. La quiétude de la vie sauvage a souvent bon dos. Le marcheur paisible est-il vraiment la plus grosse perturbation de nos bois et campagnes ?
Halte à la morosité !
Certains se démarquent dans ce paysage sinistre. Et quand la tolérance se conjugue avec la bienveillance, il n’y a qu’une chose à dire : BRAVO et MERCI ! C’est alors aux utilisateurs à prendre leurs responsabilités en étant dignes de la confiance accordée et en respectant le chemin et ses alentours.
Il ne faut pas pour autant ouvrir tous les chemins. D’ailleurs, tous les marcheurs ne sont pas non plus si paisibles. A commencer par les inconditionnels de la rhétorique « Ne vous inquiétez pas, il n’est pas méchant » alors que leur molosse court à toutes pattes deux cents mètres devant eux.
Mais il est possible de réconcilier une pratique respectueuse de mobilité douce et notre parcellaire fragmenté. Comment ? En rouvrant certains chemins et en informant les usagers de la qualité biologique qu’ils peuvent y observer si ils la respectent. Ouverture (d’esprit et de chemin), échange, découverte, confiance et responsabilisation, voilà les ingrédients d’une autre relation à construire … Pas forcément plus simple, mais tellement plus riche !