Non, je ne vais pas vous parler de l’actu environnement qui domine aujourd’hui, à savoir la naissance d’un panda dans un parc zoologique bien connu. Mon propos sera plus routinier. Et oui, les bords de route, parlons-en ! A partir du mois de mars, la végétation s’y développe parfois avec exubérance et il est primordial d’y appliquer un entretien régulier sur une bande de sécurité pour optimiser la visibilité et réduire le risque d’accident. La zone ainsi entretenue peut varier en largeur en fonction de la topographie, du tracé de la route, de la présence d’un croisement ou d’un carrefour, etc.
Aujourd’hui, la présence et le développement de la nature ne sont plus possibles que sur des espaces de plus en plus réduits. Les bords de route font donc partie des zones à préserver à la fois pour la surface et pour la connectivité qu’ils permettent d’assurer aux espèces qui les fréquentent. Sans remettre en cause, les impératifs de sécurité qui sont bien entendu primordiaux le long de nos axes de communication, quelques règles doivent permettre de faire cohabiter nature et mobilité.
Parmi celles-ci, la question de la zone d’intervention est centrale. A quand une gestion réellement réfléchie et différenciée de nos bords de route ? Entre l’agriculteur qui cultive jusqu’à labourer le tarmac et le gestionnaire de la voirie qui décide de faucher 5 fois par an une large surface parfois à plus de dix mètres de la route, les niches pour la vie sauvage fondent comme neige au soleil. Revenons donc à un entretien fondé sur le bon sens : un entretien régulier sur un ou quelques mètres en fonction de la configuration et une fauche tardive du reste du domaine public préservé des grignotages incessants.
La manière dont on entretient ces talus est également importante. Le passage de la barre faucheuse trop près du sol (voire dedans …) a de multiples impacts sur la faune et la flore (destruction d’animaux comme des orvets, déstructuration des réseaux racinaires, etc.), cause des casses dans le matériel, déstabilise les talus (coulées de terre, de pierre, etc.), rejette des pierres sur la voirie et engorge les caniveaux. Un passage à 10 cm du sol suffit amplement à limiter la végétation et n’entraîne pas les mêmes désagréments.
Et chez vous ? De la même manière, vous pouvez relever les roues de votre tondeuse pour éviter d’araser le sol. Mieux définir les zones de tonte pour répondre aux besoins tout en laissant des espaces de végétation plus libres est aussi une mesure simple et particulièrement efficace pour accueillir un peu de diversité chez vous. Exprimez toute votre créativité dans le dessin du cheminement qui vous permettra d’explorer votre écrin de nature.
Encore un petit conseil, n’hésitez pas à interroger les gestionnaires locaux sur leurs pratiques. Savoir qu’il y a une attention sur ce type d’impact peut rapidement modifier les comportements.
Marques dans le sol du passage de la fauche et ravinement dans la rigole.
Maintien d’un îlot de marguerites dans une pelouse.